Accueil A la une Ramadan : quand les cafés imposent des achats forcés aux consommateurs

Ramadan : quand les cafés imposent des achats forcés aux consommateurs

La vente conditionnée, pratique commerciale abusive, connaît une hausse significative dans certaines zones du Grand Tunis, particulièrement dans les cafés, selon Lotfi Khaldi, assistant du président de l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC), chargé des services bancaires et des assurances.

Selon Khaldi, il existe deux formes principales de vente conditionnée. La première se manifeste chez les commerçants en période de pénurie, lorsqu’un produit n’est vendu qu’à condition d’acheter un autre article. Toutefois, aucune pénurie majeure n’a été signalée durant les premiers jours du Ramadan, les produits de base tels que le lait, la semoule et la farine étant disponibles.

En revanche, la seconde forme, en forte augmentation ces derniers jours, concerne principalement les cafés. “Les plaintes que nous avons reçues montrent une recrudescence de ces pratiques par rapport aux années précédentes, avec une hausse estimée entre 10 et 15 % dans certaines zones du Grand Tunis”, précise Khaldi. En dehors de cette région, les réclamations concernent davantage l’absence d’affichage des prix et l’augmentation abusive de certains tarifs.

Les consommateurs victimes de vente conditionnée sont appelés à signaler ces pratiques à la direction régionale du commerce ou aux bureaux de l’ODC. Toutefois, Khaldi déplore que ces infractions se produisent souvent la nuit, ce qui réduit les signalements effectués en matinée.

Il souligne également le rôle des services de contrôle économique, qui interviennent sur la base de plaintes pour mener des inspections et sanctionner les contrevenants. Cependant, il regrette l’absence de contrôles quotidiens, ce qui permet aux commerçants fautifs de poursuivre leurs pratiques sans crainte de sanctions immédiates.

“Il y a une véritable culture du profit rapide, et certains exploitent le mois de Ramadan pour maximiser leurs gains, au détriment des consommateurs”, alerte Khaldi. Il appelle à un renforcement des contrôles et à des sanctions plus sévères pour endiguer ces abus.

Les autorités seront-elles en mesure de contrer cette tendance avant la fin du mois sacré ?

 

La Presse

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